Notre Histoire

A l'origine : un contexte juridique et social

En 1975, la réforme du divorce a introduit le divorce par consentement mutuel et a substitué la notion de l’autorité parentale à celle de puissance paternelle (1972).

En 1983, cette réforme n’avait pas encore produit ses effets sur le fonctionnement familial et sur le traitement juridique des contentieux nés autour de la question de la continuité des liens de l’enfant à chacun de ses parents quand ces derniers décident de se séparer.

Rappelons qu’au début des années 80, lorsqu’un couple se séparait, 9 fois sur 10, les enfants vivaient avec leur mère et le père se voyait souvent privé de la vie du quotidien avec ses enfants. Ce que les pères ne réclamaient pas forcément à l’époque. Souvent réduits au rôle de pourvoyeurs de pensions alimentaires, l’engagement dans la relation à l’enfant n’était pas partagé par tous.

Réunis par cette préoccupation majeure et personnellement concernés pour la plupart, des pères et des mères émanant de la société civile se sont retrouvés sur l’idée d’échanges et d’entraide, de réflexion et de force de propositions. Ils œuvrèrent dès lors pour faire évoluer une législation civile et sociale très en retard sur l’évolution des mœurs et pratiques de la cellule familiale autour de cette question : maintenir inconditionnellement un lien de chaque parent à son enfant.

Les débuts : Des volontés militantes

C’est à cette époque, sur leur impulsion et celle de juristes issus d’un mouvement militant de pères, que l’association voit le jour à Versailles et fait le choix d’une dénomination portant leur projet, à savoir : Association Père Mère Enfant.

Ce lieu et ces personnes fondatrices vont se montrer très actifs auprès de la représentation nationale et contribueront notamment au vote de la loi Malhuret en 1987 (généralisation du principe de l’égalité des parents, notamment divorcés ou non mariés). La loi du 8 janvier 1993 ira plus loin et consacrera notamment le droit pour l’enfant d’être élevé par ses deux parents.

Dans cette même période, nos fondateurs vont être en contact avec les expériences menées internationalement et notamment au Québec via les Etats-Unis.

C’est lors de ces contacts internationaux que ces parents vont entendre parler du développement d’une nouvelle forme d’intervention de professionnels auprès des familles séparées : la médiation familiale.

Dans un premier temps, cette nouvelle pratique qui se voulait professionnelle, restera bénévole faute de moyens pour rémunérer les médiateurs dorénavant formés.

L'affirmation : un projet fédérateur

Les membres de l’A.P.M.E. vont alors rencontrer d’autres parents et professionnels ayant les mêmes préoccupations que les leurs et vont s’associer et promouvoir le développement de cette nouvelle idée.

La préoccupation des fondateurs était que perdure une coparentalité après une séparation ou un divorce. C’est avec cette volonté de quête et d’émergence d’un nouveau mode de résolution des conflits familiaux que l’A.P.M.E. a été à l’initiative du premier colloque organisé en France sur cette question en 1988 à Versailles.

 

A l’issue de ce colloque sera fondée l’APMF (Association Pour la Médiation Familiale) qui deviendra l’instance nationale de représentation des médiateurs familiaux. Certains membres de l’A.P.M.E. seront des membres fondateurs de l’APMF.

Cet engagement de petites entités va se fédérer autour du Colloque de Caen qui a été organisé conjointement par l’APMF et la FENAMEF, instances représentatives auxquelles nous adhérons toujours à ce jour.

Certains membres fondateurs participent alors aux conférences européennes au Conseil de l’Europe à Strasbourg et à des séminaires sur la médiation franco-allemande à Berlin. Dès lors, l’association a proposé des médiations bilingues, interculturelles et internationales.

L’ A.P.M.E. Médiation a participé activement à la mise en œuvre et au développement de la médiation familiale en France.

La reconnaissance : une professionnalisation institutionnalisée

Les choses se mettaient en marche pour la reconnaissance de cette nouvelle pratique :  La Médiation Familiale.

Ce travail de reconnaissance de la création d’un nouveau métier, celui de médiateur familial, va s’accomplir au cours des années 90.

L’A.P.M.E Médiation participe activement et concrètement au développement et à la promotion de la médiation familiale.  Elle organise des colloques et des journées d’étude et de rencontres.

Dans une perspective de professionnalisation, l’A.P.M.E Médiation participe dès 1995, à la mise en place de la formation initiale des médiateurs familiaux. En effet, dans le cadre de l’Education Permanente de l’Université de Nanterre, un Diplôme Universitaire (de niveau Bac + 5) de médiateur familial est créé par Claude-France Servoisier.

Le contenu de cette formation a servi de référentiel métier à la construction de base du Diplôme d’Etat lors de sa création en 2003.

La professionnalisation est en marche. Elle se trouvera consacrée en 2003 par la création du Diplôme d’Etat de Médiateur Familial (D.E.M.F.) issue des travaux du Comité Consultatif de la Médiation Familiale sous la Présidence de Monique Sassier.

Le développement : des partenariats et des pratiques au plus proche des familles

L’association a ensuite très vite recherché des partenaires institutionnels et en 1998, elle signe une convention cadre avec la Caisse d’Allocations Familiales et le Conseil Départemental des Yvelines.

A l’issue de la création du D.E.M.F., les partenaires sociaux, qui pour la plupart finançaient déjà mais en ordre dispersé et sur un mode non pérenne les services de médiations, veulent créer un partenariat regroupant la C.N.A.F. (Caisse Nationale des Affaires Familiales.), les instances judiciaires, les Conseils Départementaux et la D.G.E.S. (Direction Générale de la Cohésion Sociale ), et la M.S.A. (Mutualité Sociale Agricole) chargés de permettre le financement de cette nouvelle pratique.

C’est au tournant des années 2000 que l’APME est devenue APME Médiation. Elle est alors la première association de médiation familiale apparue en France.

En effet, l’association a progressivement développée son expertise à travers ses différentes pratiques dans l’accueil de parents séparés. Elle a poursuivi son développement par la mise en place de médiations familiales dans d’autres situations de conflits familiaux (intergénérationnels, perte d’autonomie, internationaux).

En s’adaptant d’une part aux besoins des personnes, d’autre part aux nouvelles problématiques émergeant dans la société, l’association a contribué à diffuser une culture de médiation et de ce fait à promouvoir une politique de résolution des conflits.

En 2000, le Comité Consultatif National de la Médiation Familiale a contribué à instaurer la reconnaissance institutionnelle de la Médiation familiale et a organisé son financement.

Ainsi se met en place, en 2006, le comité départemental des financeurs. Il regroupe la Caisse d’Allocations Familiales, le Conseil Départemental (anciennement Conseil Général), l’État (la Justice) et la MSA. Il garantit la qualité et la pérennité de l’association.

Déjà engagée dans la formation des médiateurs familiaux, l’A.P.M.E. Médiation crée en 2003 l’A.P.M.E. Formation. Ses objectifs sont de :

  • poursuivre la formation initiale des médiateurs familiaux à l’Université de Nanterre avec la préparation de ce Diplôme d’État ; 
  • proposer une offre d’analyse de la pratique et de formation professionnelle continue s’adressant aux médiateurs.

Dans le même temps, l’A.P.M.E. Médiation a fait le choix du conventionnement du service de médiation familiale afin de pérenniser ses subventions. Ce choix permet de garantir ainsi aux salariés une sécurité financière dans l’exercice de leur métier et d’assurer une certaine pérennité de l’association. En contrepartie de ce choix, l’A.P.M.E. Médiation doit faire face aux contraintes des financeurs et à l’évolution des politiques publiques.

Des engagements qui se poursuivent et se renforcent : toujours chevillés aux problématiques des familles

Depuis, l’association a le souci constant d’adapter son positionnement professionnel et ses stratégies de développement à l’évolution des problématiques du public reçu et aux enjeux liés aux politiques publiques.

De sa création à aujourd’hui, l’APME Médiation ne cesse de développer cette démarche innovante qu’est la médiation familiale auprès du public, des professionnels, des autorités. Elle participe de ce fait à l’exercice pratique de la démocratie au sein de la cellule familiale et de la société.

C’est la médiation familiale en tant que nouvelle pratique sociale et approche alternative de la résolution des conflits ainsi que surtout, les valeurs sur lesquelles elle repose qui donne son identité à l’APME Médiation et qui fédère ses activités de médiation familiale et de formation.

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